Our Lady Peace

Summersault Tour 2019 | Fangirler comme si c’était 1996 avec Our Lady Peace, Bush (X?) et +Live+

Faste soirée de gardiennage en ce jeudi 12 septembre 2019, puisque les trentenaires maintenant jeunes parents mais jadis adeptes de moshpits grunge et des compilations Big Shiny Tunes avaient rendez-vous au Centre Bell pour un trio de bands nostalgie par excellence : Our Lady Peace, Bush et +Live+ !  Un retour dans le temps somme toute assez divertissant.


 

Le Summersault Tour !

C’était le retour du Summersault Tour! En 1998, Our Lady Peace avait fondé ce festival pan-canadien à l’époque où les festivals étaient des tournées. Dans ces années-là, Lollapalooza n’était pas installé à Chicago, ça se promenait de ville en ville, avec beaucoup de succès. Plusieurs autres événements du genre (notamment canadiens) ont copié le concept, dont le Edge Fest, mais aussi le Summersault, qui avait attiré en 1998 et 2000 des artistes de la trempe des Foo Fighters, A Perfect Circle et The Smashing Pumpkins, tous dans leurs bonnes années.

Le temps ayant fait son oeuvre, ça paraissait un peu ambitieux, un Centre Bell, pour ce genre d’exercice en 2019. Surtout que les Foo Fighters, A Perfect Circle et The Smashing Pumpkins peuvent tous attirer des milliers de fans encore aujourd’hui, mais Our Lady Peace, Bush et +Live+ ?  Pas si certain.

Le MTELUS aurait été tout indiqué, nous disions-nous, mais mine de rien, plus de 6500 spectateurs ont répondu présent, et se sont fait aller le air-guitar au son de ces trois groupes dont les albums marquants remontent à une époque où le 11 septembre était une date comme une autre.

Ce qu’on a manqué

Oh, il n’y avait pas que ces trois groupes au menu. Comme tout bon festival itinérant de l’époque, des artistes qui n’avaient pas trop rapport là jouaient trop de bonne heure, en l’occurence ici DJ Kebab à 17h, et Dear Rouge, groupe canadien pas pire du tout mais pas du tout nostalgique, à 17h45. C’est tôt longtemps, on a tout manqué ça.

Malheureusement, des obligations professionnelles m’ont aussi fait manquer Bush, qui jouait à 18h45, heure à laquelle les gars de Bush sortaient à peine du lit dans leurs belles années.

Au fait, est-ce qu’on dit encore « Bush X » au Canada, ou c’est terminé ce niaisage-là?

Peu importe. Tout ça pour dire que j’allais manquer Bush (X ou pas), mais heureusement, trois amies trentenaires y étaient et me tenaient au courant par Messenger.

Résultat de l’exercice : je n’étais pas vraiment mieux renseigné au sujet de ce qui se passait au show de Bush (X), mais j’ai eu un droit à un aperçu de ce qu’auraient eu l’air les années 1990 si Messenger avaient existé à l’époque (il manque juste quelques GIF d’Alicia Silverstone qui roule les yeux, et du beau Leonardo dans Titanic).


Voyons les filles, un peu de tenue…

Ça se poursuit de plus bel :


Et je vous épargne les moments les plus trash…

Toujours est-il que ça avait l’air d’être tout un show. Ou pas. Dur à dire. Selon Setlist.fm, ils ont joué plusieurs grosses chansons (Machinehead, Everything Zen, Glycerine et Comedown) mais en ont aussi exclu autant de très bonnes (Greedy Fly, Personal Holloway, Mouth et… Swallowed, voyons donc!)

Notre photographe, lui, était là, et les photos laissent croire que les filles disent vrai : il est encore pas mal hot, Gavin.

 

+LIVE+

Ça se poursuivait de plus bel avec +Live+, que les copines apprécient visiblement moins que Bush (Y).

C’était plus une affaire de gars, +Live+. À une époque où on pouvait encore faire ça, genrer de la musique.

Les gros hits CHOM FM furent joués : Rattlesnake, Selling the Drama, I Alone, Lakini’s Juice en conclusion, et bien entendu, Lightning Crashes. Oh et une reprise de Paint It Black des Stones, qui m’a un peu prise par surprise à mon arrivée (enfin) au Centre Bell.

Autre surprise : beaucoup trop de fédoras sur une même scène. Voyons les rockeurs : êtes-vous des petits Cohen refoulés, ou vous essayez d’être des gangsters tout droit sortis de Dick Tracy ?

Peu importe, c’était beaucoup mieux que ce à quoi on pouvait s’attendre. Le groupe demeure soudé, les guitares sortent fort, le chanteur Ed Kowalczyk (aucun lien de parenté avec David Draiman de Disturbed, non ; faudrait pas mélanger tous les rockeurs chauves quand même!) demeure au sommet de sa forme vocale et comme les chansons du groupe n’exigeaient pas des tonalités très hautes, ça sonnait comme à la bonne époque.

Our Lady Peace

… on ne peut pas en dire autant de Our Lady Peace, qui avait mis la barre haute jadis, avec les jeux de voix de tête de Raine Maida à sa jeune époque.

Ce pauvre Maida, qui approche maintenant la cinquantaine, peine à chanter les refrains de Superman’s Dead et One Man Army, deux gros hits qui ont été joués tôt dans le spectacle, probablement pour profiter de l’énergie de la foule pour le remplacer au chant quand ça galère. C’est-à-dire à chaque refrain.

Il aurait aussi été préférable d’avertir Our Lady Peace que dans le cadre d’une tournée nostalgie, il faut s’en tenir autant que possible aux hits du passé, et non aux nouvelles chansons dont on se soucie très peu. Raine Maida a pratiquement demandé la permission au public pour jouer une toute nouvelle chanson inspirée de l’actualité, intitulée Stop Making Stupid People Famous, un slogan qu’on retrouve sur d’innombrables t-shirts depuis des années. Vous rappelez-vous de l’époque où les t-shirts citaient les bands et non l’inverse?

Toujours est-il que Our Lady Peace a repris le dessus avec une fin de spectacle beaucoup plus satisfaisante : Clumsy juste avant le rappel, puis coup sur coup, la ballade au piano 4am, et les deux bons vieux premiers hits, Naveed et Starseed. 

Grosse finale pour une prestation qui était autrement en deçà des deux groupes précédents.

Verdict : Bush vs +Live+ vs Our Lady Peace?  C’est visiblement Bush qui gagne la palme, même si on les a fait jouer beaucoup trop tôt.

N’est-ce pas, les filles?


Maintenant nos suggestions des prochaines tournées nostalgiques à trois groupes :

  • Moist, Collective Soul et The Tea Party
  • Silverchair, Tripping Daisy et I Mother Earth
  • Smash Mouth, Everclear et Matchbox Twenty (on passe notre tour)
  • Nirvana, Stone Temple Pilots et Blind Melon (oh wait…)

Ah oui, j’oubliais…

Pendant qu’on a votre attention : si vous vous êtes rendus jusqu’ici, c’est sans doute par nostalgie des années 1990.

Alors sachez qu’on a lancé cette semaine une toute nouvelle série de balados intitulée Big Shiny Tounes, où l’on revisite la musique alternative des années 1990.

Premier épisode : Mezzanine de Massive Attack. À écouter par ici :

En passant, Massive Attack sera en spectacle ce samedi soir au Centre Bell. On verra bien, mais si ce spectacle relèvera moins de la nostalgie et démontrera que le trip-hop a mieux vieilli que le rock alternatif post-grunge…

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