Tash Sultana

Tash Sultana à la Place Bell | Des loops bourrées de talent

C’est avec bien du bagage que la jeune musicienne Tash Sultana s’est présentée mercredi soir sur la scène de la Place Bell afin d’y faire ce qu’elle fait le mieux, c’est à dire tout. Non seulement sa voix particulière a su remplir l’endroit et fasciner les fans, mais elle a également fait usage de toutes ses connaissances musicales afin de créer un univers sonore signé Tash Sultana de A à Z. La soirée a été hypnotisante et mémorable.


 

Pas besoin d’un band quand on s’appelle Tash Sultana

En effet, l’Australienne est loin d’avoir besoin de musiciens pour l’accompagner, et c’est probablement ce qui fait sa plus grande force. Sultana enregistre ses couches sonores une à la fois, utilise les loops pour les faire répéter encore et encore, les arrête partiellement, chante un peu, fait exploser le tout dans un amalgame incroyablement mélodieux une fois au refrain et répète l’expérience. Cette formule est plus que gagnante et permet aux fans de se plonger graduellement entièrement dans son univers. En entendant chacun des instruments être loopé, l’écoute est ensuite grandement modifiée. L’attention du spectateur atteint un autre niveau et permet d’apprécier entièrement la chanson jouée.

Le seul tout petit point négatif dans tout cela, c’est que la patience doit être de mise pour apprécier pleinement. En effet, il est possible de prendre le fil puisqu’une chanson qui dure quatre minutes sur l’album en durera huit en spectacle. Dans le cas de l’excellente Notion par exemple, Tash Sultana l’a jouée en tout et pour tout pendant plus de dix minutes.

De plus, tous les instruments semblent facile à jouer pour l’artiste. Elle maîtrise la guitare à merveille, joue de la trompette, frappe sur ses percussions, fait du beatbox et enchaîne le tout sans accrochage. Certains morceaux étaient entièrement instrumentaux comme Seven. À d’autres moments, l’effet donné était davantage celui de l’improvisation et l’effet était tout aussi réussi. Il est évident que l’artiste sait exactement ce qu’elle fait.

L’impression d’un spectacle intime dans un aréna

En se fiant au décor, les spectateurs avaient l’impression de se retrouver dans l’intimité de l’artiste. Les nombreuses lampes derrière elle et les drapés orientaux ou africains disposés autour d’elle semblaient transporter le public dans la chambre de Sultana. De plus, en voyant le plaisir que l’Australienne avait à jouer, il allait de soi que les fans allaient se laisser porter. Aussi, à plusieurs reprises, l’intensité semblait prendre le dessus de l’auteure-compositrice-interprète et elle descendait de son podium pour se rapprocher des fans, s’agenouiller et jouer de sa guitare avec plus de vigueur que jamais. On se sentait tout près d’elle lors de ces moments.

Après deux heures de concert, une blague sur ce spectacle pouvant sembler sans fin et sous un tonnerre d’applaudissements, l’artiste a entamé les premières notes de la tant attendue Jungle. Des cris ont retenti, des téléphones se sont levés et la foule s’est remise à bouger au son de la musique pour une dernière fois. En bref, la soirée était en quelque sorte longue, mais la musique jouée était présentée différemment et permettait d’apprécier à un autre niveau. Le talent de l’artiste était au centre du spectacle et dans l’ensemble, c’était réussi.

Ocean Alley – Sans saveur

En première partie, Tash Sultana avait avec elle la formation Ocean Alley. La seule chose qui se démarquait du band était la voix du chanteur qui était juste et bien contrôlée. Quant au reste, les chansons était plus ou moins intéressantes et le tout était très statique. S’ils ne resteront pas en mémoire bien longtemps après l’excellente performance de Tash Sultana, au moins ils auront mis de l’ambiance dans une Place Bell plutôt bien remplie qui les a accueilli poliment.

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