crédit photo: Thomas Mazerolles
Shay Kuebler Radical System Art

Telemetry | Création récente de Shay Kuebler présentée par Danse Danse

Intense, physique, acrobatique ; quelques adjectifs qui qualifient bien la dernière création de Shay Kuebler, chorégraphe canadien basé à Vancouver. Après avoir bénéficié d’une résidence par Danse Danse à la Cinquième Salle de la Place des Arts, la pièce est en représentation dans la même salle du 18 au 22 avril 2017.

Shay Kuebler, un artiste aux multiples facettes

Né à Edmonton en 1984, c’est tout d’abord grâce au théâtre que Shay Kuebler aura ses premiers contacts avec la scène. Il se prendra ensuite de passion pour le karaté Shito-Ryu, avant de trouver la danse sous tous ses styles. Allant du ballet au hip-hop, des claquettes au jazz, l’acteur-chorégraphe-interprète est passionné de musique et d’arts martiaux.

Passé maître dans l’art de fusionner des styles de danses très éclectiques, il fonde en 2014 le Shay Kuebler Radical System Art, une compagnie qui lui permet de développer ses créations. Son objectif ? Développer un art performance physique utilisant le vocabulaire chorégraphique de la danse, des arts martiaux et du théâtre. Telemetry est la 4ème création de Shay Kuebler, créée en février 2017 au Chutzpah Festival à Vancouver.

Telemetry, une heure à couper le souffle

La télémétrie est une technique utilisant les éléments optiques, acoustiques ou radio-électriques pour mesurer la distance d’un objet lointain. Dans Telemetry, Shay Kuebler voit les danseurs comme un télémètre, un instrument qui réagit aux stimuli acoustiques d’un danseur à claquettes — Danny Nielsen — qui évolue en cercle en périphérie de la scène. Tandis que Nielsen crée le son, les danseurs réceptionnent l’onde sonore et y réagissent en stimulant une nouvelle vague rythmique chez Shay Kuebler. Le rythme accompagnant les danseurs est donc créé en direct. L’effet de boucle est décuplé par les déplacements circulaires du danseur à claquettes qui au passage active les jeux de lumières, eux aussi créés en direct. Son, danse et lumières interagissent ainsi constamment par vagues successives à un rythme implacable. La pièce étant d’une telle intensité sonore, chorégraphique et visuelle, il en devenait parfois difficile de rester concentré.

Savant couplage de swing, hip-hop et danse contemporaine, la chorégraphie de Kuebler pousse les danseurs à des prouesses physiques époustouflantes. Le rythme est effréné, les 6 danseurs se succèdent sans répits pendant 1 h sans pause. Ce qui nous aura un peu moins plu, la répétitivité dans la gestuelle des danseurs. Bien qu’ayant chacun un style qui leur est propre. La thématique (télémétrie) est explorée de la même façon au cours des 60 minutes de spectacles. Bien que savamment orchestrés et interprétés, les déplacements des danseurs sont devenus répétitifs et 45 min auraient peut-être suffi.

De cette heure passée à la Cinquième Salle, on retiendra la rigueur et la précision du travail de Kuebler. Le mouvement, les transferts de poids sont restés rapides, fluides, sans accrocs… tout en repoussant les limites des danseurs. Une pièce extrêmement physique tout simplement impressionnante.


* Telemetry du Shay Kuebler Radical System Art sera en représentation jusqu’au 22 avril à la Cinquième Salle de la Place des Arts. Détails par ici.

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