The Comet Is Coming

The Comet is Coming à L’Astral | Collision des genres

Le trio anglais The Comet is Coming était de passage ce lundi à L’Astral. Et c’est effectivement une comète qui a atterri en plein quartier des spectacles. Jazz? Rock? Jazz-fusion? Rock-fusion? Psy-cosmique? Solos de sax de 25 minutes? Difficile de décrire ce qu’on était en train d’écouter, fascinés, debout dans notre observatoire à regarder filer cet astéroïde.

« J’comprends pas, on dirait du Disturbed. »

« J’suis content que tu dises ça, parce que depuis tantôt j’trouve qu’on dirait du Godsmack ».

Pas le genre de phrases que tu t’attends à ouïr dans un show d’un band considéré comme une figure de proue du nouveau jazz, reconnu pour son psychédélisme assumé et ses beats afro-caribéens.

Mais force est d’avouer qu’à certains petits moments, il y avait quelque chose d’assez nu-metal dans la performance. De gros grooves et un son de synthé pas très loin des tonalités de guitares qui faisaient rage pendant l’ère Durstienne. Il y a quelque chose d’impressionnant à voir un trio, normalement le format minimaliste du jazz, jouer de manière aussi pesante.

Quelque chose de très punk aussi. Dans le son, oui, ici et là, mais dans l’attitude surtout. Le groupe joue un peu comme si le public n’existait pas. Ils n’ont pas de micro. Pas d’envie particulière d’amadouer la foule. Pas de marchandise à vendre.

Et surtout, ils n’ont aucune retenue. Ils semblent se laisser emporter par leur propre musique et ne jouer que pour leur plaisir personnel. C’est du moins ce qu’on ressent en fixant Shabaka Hutchings, saxophoniste et véritable star du trio (il est aussi à la tête des groupes Sons of Kemet et Shabaka and the Ancestors), s’élancer dans des solos in-ter-mi-nables.

Genre on était essoufflés pour lui.

Tsé ce qu’une blague qui dure trop longtemps peut faire, des fois? Au début c’est drôle, puis ça arrête de l’être, mais un moment donné ça fait tellement longtemps que ça dure que ça recommence à être drôle et c’est en fait encore plus drôle qu’au début.

Ben même affaire avec ces solos-là.

Au début tu te dis « wow ».

Puis graduellement, tu descends à « ok cool, mais r’viens-en ».

Pour finalement revenir à « WOW » et terminer sur un « c’t’un malade c’gars-là ».

En fait, c’est comme ça qu’on pourrait décrire l’expérience au complet.

Les deux-trois premières chansons, l’énergie te jette sur le cul.

Quelques chansons plus tard, t’es un peu épuisé d’essayer de suivre un rythme pas suivable. Tu décroches un peu pendant le solo de sons intergalactiques sortant du synthé.

Puis tu finis en te disant que ce que tu viens d’entendre, c’était toute qu’un trip, hein.

Oh et shout out à Lexis qui a su introduire la soirée avec brio, trouvant le moyen de lui aussi fusionner les styles pour nous préparer un peu mentalement.

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