Tinariwen

Tinariwen : Du Sahara au monde entier

Cent-soixante : voilà le nombre de spectacles présentés dans le monde par le groupe Tinariwen au cours des trois dernières années. Ces musiciens du Sahara, nomades par essence, parcourent les continents afin de transmettre l’âme de leur désert natal.

Dans l’univers de la musique du monde, Tinariwen est un phénomène. Dérogeant aux tendances et stéréotypes musicaux, les membres du groupe misent sur leur authenticité et sur leur riche bagage musical, mêlant les sonorités traditionnelles du désert à un son contemporain aux accents de blues.

Ils affichent leurs origines en portant sur scène des vêtements de touaregs. Mais les membres de Tinariwen sont d’abord de solides musiciens. Et quand les grands de l’univers du rock croisent leur route, ils ont souvent l’irrésistible envie de collaborer avec eux. Ils profitent probablement de l’occasion pour retourner aux racines de la musique, dénudée du flafla des modes et de l’industrie du spectacle.

Chanter avec les stars

Ainsi, on a pu voir le groupe touareg partager la scène avec Robert Plant, Carlos Santana ou encore en première partie des Red Hot Chili Peppers. En retour, ces derniers ont fait une apparition à un concert de Tinariwen à Los Angeles en 2012. C’est dire que la connexion avec les univers a priori opposés de ces musiciens a été forte ! Les membres de Tinariwen sont-ils impressionnés par ces stars de la pop qui tourbillonnent autour d’eux ? Du tout. « Nous, on ne connaît pas les stars. Pour nous, c’est la musique la star », déclarait d’ailleurs Eyadou au Figaro en 2014.

Le dernier opus du groupe, Elwan, qu’ils viennent présenter à la Place des Arts le 13 avril, a été enregistré en partie au Studio Rancho de la Luna dans le parc national de Joshua Tree. À défaut de pouvoir retourner dans leur Adrar des Ifoghas, celui-ci étant aux mains de djihadistes et de trafiquants depuis quelques années, ils ont décidé de s’installer dans un désert californien. Cette situation géographique a eu l’avantage de faciliter plusieurs collaborations avec des musiciens fans du groupe, comme le guitariste Matt Sweeney (Chavez), Kurt Vile (The War on Drugs), Josh Klinghoffer (Red Hot Chili Peppers) ou encore Alan Johannes et Mark Lanegan (Queens of the Stone Age).

Dessine-moi un désert

tinariwenAu-delà de ces musiciens de renom, c’est dans le désert que les membres de Tinariwen puisent leur inspiration. « C’est important pour nous de travailler dans un endroit silencieux, déclarait Abdallah à TV5 Monde en novembre 2016. C’est bénéfique pour notre moral, mais aussi pour le son. Il n’y a aucun problème dans le désert. Le silence y est très bon, l’air est libre et propre. On y est habitué, c’est tout ce qu’on connaît… » En fin de compte, cet état d’exil aura permis aux membres de groupes de tisser entre eux des liens encore plus forts. Le résultat, l’album Elwan, fait écho à leur quête de liberté et dénonce la violence qui ravage leur désert natal. La musique y est à la fois empreinte de nostalgie et de rêve. Quand retrouveront-ils leur Sahara ?

C’est ce blues du désert, acclamé dans le monde, qu’ils viennent nous faire vivre à Montréal. Ensuite, ils poursuivront leur route dans les grandes villes d’Amérique et d’Europe, en attendant de pouvoir se poser dans un océan de dunes, quelque part…

Tinariwen, à la Place des Arts, le jeudi 13 avril 2017.

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Par Sophie Lepage – 37e AVENUE

* Cet article a été produit en collaboration avec la Place des Arts.

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