Tire le coyote

Tire Le Coyote au La Tulipe | Poésie sauvage

Benoit Pinette, ou Tire Le Coyote, était de passage dans la faune montréalaise le temps de pas un, mais bien deux soirs au La Tulipe. C’est pas souvent qu’un artiste québécois francophone « underground » (entre gros guillemets) doit donner une supplémentaire face à une trop grande demande, mais on ne s’en plaindra certainement pas.

C’est un spectacle pas mal bien rodé que présente Tire le coyote cette fois-ci. Ça paraît que le poète-chanteur triballe sa guitare depuis plusieurs années déjà. Le blanc qui parsème sa barbe trahit d’ailleurs ces années. Ou alors c’est que le coyote est en train de changer de fourrure pour l’hiver.

Mais bref, cette expérience lui permet d’avoir une vision d’ensemble sur son show, il comprend désormais que ce n’est pas qu’un enchaînement rapide de chansons entrecoupé d’interactions timides (ce qui pouvait ressembler à ses spectacles de début de carrière). Non, aujourd’hui il est confiant et entouré d’un bon groupe de musiciens, notamment d’un excellent guitariste dont l’hilarant nom est Shampoing.

Aussi il y a une structure au spectacle, un rythme calculé, qu’on ne retrouve pas tant que ça dans l’offre folk du Québec.

D’abord il y a la première partie, constituée d’une poignée de chansons tirées de l’entièreté du catalogue de l’artiste, et non pas seulement de son nouvel album, Désherbage.

Puis il y a un entracte. Qui au départ semble un peu anticlimaxique, contreproductive, ou en tout cas à tout le moins frustrante. Mais il y a une justification, que Tire nous explique au retour.

Le grand amateur de poésie qu’il est a décidé de ponctuer son spectacle d’une performance poétique. Donc pour chaque représentation de cette tournée, il a fait monter sur scène un(e) jeune littéraire pour lire un extrait d’une de leur œuvre. Partout où la tournée s’arrêtait, Tire sélectionnait un poète local. Donc hier c’est la Montréalaise Isabelle Gaudet-Labine qui est venue lire un morceau de son nouveau recueil titré Nous rêvions de robots.

Le concept est louable et c’est une bonne façon de faire découvrir des artistes à tout une foule, mais force est d’admettre qu’hier en tout cas, c’était un peu spécial. Faut dire que Gaudet-Labine n’écrit pas les textes les moins flyés, et que la musique expérimentale jouée en support par le groupe accentuait le drôle de feeling.

En deux mots, ce bout-là était bizarre en tabarouette.

Mais en tout cas, par la suite, le coyote s’est déchaîné et a enchaîné les hits. Le rock’n’roll/country de Moissonneuse-batteuse et À l’abri a donc côtoyé le blues de Ma révolution tranquille, qui lui frôlait le folk de Le ciel est backorder, La fille de Kamarouska, Jésus, Chanson d’amour en sol standard, Calfeutrer les failles, etc.

On a même eu droit à Jolie Anne, version unplugged.

Et une reprise de Lana del Rey.

Pourquoi pas.

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