Vince Staples

Vince Staples au Théâtre Corona | Comment réussir son one-man show

Après un passage remarqué en 2015, le Californien Vince Staples est venu reconquérir Montréal au Théâtre Corona dans le cadre de sa tournée « The Life Aquatic Tour ». À l’aube de la sortie de son prochain album, « Big Fish Theory », le rappeur a su combler l’espace malgré sa seule présence sur scène, montrant bien l’étendue de son charisme et de son talent de performeur.

La Théâtre Corona a cette maligne habitude de toujours faire commencer les concerts à l’heure. Et qu’il ne m’en déplaise! Toutefois, quand le quart de la foule est toujours dehors dans la file d’attente au moment du début de la première partie, il serait peut-être mieux considéré d’instaurer ne saurait-ce qu’un tout petit délai.

La Floridienne Kilo Kish a tout de même ouvert le bal, affublée d’un tailleur rouge des plus pimpants et accompagnée uniquement d’un musicien. L’énergie de celle qui a collaboré avec Vince Staples dans le passé est sans équivoque. Elle court, saute, crie, se jette d’un côté et de l’autre de la scène pour finalement se laisser choir sur le sol à la fin de sa performance qui n’aura pas passée inaperçue.

Il ne faut pas se mentir, les projections montées par le Théâtre Corona ajoute quelque chose de très stimulant, visuellement parlant, pour le public en plus d’illustrer la musique de l’artiste concrètement. La douceur de sa voix est balancée avec cette force presque sauvage qui réside en cette fluette, mais forte jeune femme. Un mélange saisissant et un style bien à elle.

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Le clou du spectacle

Une arrivée sous une mer d’applaudissements attendait le rappeur de 23 ans. Il a entamé sa performance avec le classique Prima Donna, titre de son plus récent projet paru en 2016, un EP de 7 morceaux qui a d’autant plus renforcé la crédibilité de Staples sur un point musical et créatif.


Seul sur scène, sans fioritures ni artifices hormis les panneaux où coulaient diverses projections, il a entièrement empli la salle de son énergie et s’est approprié son espace comme pas un. Au fil du concert, aucun vide, aucun malaise, aucun manque n’a été ressenti et sa présence restait constamment assurée, forte et lourde tout en conservant ce genre de calme posé omnipotent.

Comme Vince Staples fera bientôt paraître Big Fish Theory, il a plutôt revisité ses classiques, tant de Summertime 06 que de Hell Can Wait et de Prima Donna. Smile, Norf Norf, Lemme Know, bref de quoi garnir une prestation d’une heure qui a tantôt créé des déchaînements au sein de la foule, tantôt une admiration silencieuse pendant les morceaux plus posés.

Malgré son jeune âge, il reste sans aucun doute un des rappeurs qui a le plus de facilité à apprivoiser la scène et à inclure son public dans la performance. Il n’est pas sur une scène pour divertir des êtres dansants, mais plutôt pour partager. Et ce n’est que réussite, morceau après morceau.

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