Cirque Du Soleil - VOLTA

VOLTA du Cirque du Soleil à Montréal | Nouvelle approche pour le Cirque

Bien que la toute dernière production du Cirque du Soleil ait pris l’affiche il y a déjà une semaine, c’était seulement jeudi soir que la première médiatique de VOLTA se déroulait. Toujours au Quai Jacques-Cartier, l’emblématique tente bleu et jaune avait cédé sa place à une nouvelle toile grise et bleu pâle, symbole précurseur du renouveau artistique de l’entreprise.

VOLTA se distingue des productions précédentes du Cirque à plusieurs niveaux: la musique, le niveau des numéros, la nature de ceux-ci. Bien sûr on y reconnait la touche, la signature de l’entreprise à travers la trame narrative du spectacle. Encore une fois, on y suit un jeune homme un peu perdu en quête de liberté, d’identité. Disons-le, c’est un peu toujours le prétexte à la base des histoires des productions de la compagnie québécoise.

Dans VOLTA, l’histoire, s’il en est une, est difficile à suivre. Le contexte de jeu télé est un prétexte maladroit qui s’arrime mal à la présentation des numéros et les critiques sociales concernant la dépendance aux bébelles intelligentes agacent. On aurait peut-être attendu plus de subtilité de la part du Cirque.

Mais on y est surtout pour apprécier l’authenticité de l’exécution des numéros. Le côté humain est fort dans VOLTA. On est moins dans la poésie et plus dans l’action. C’est plus cru, plus vrai, moins léché ou réglé au quart de tour que ce à quoi on nous a habitués. Oui, il y a des erreurs, souvent même, mais cela contribue à rendre les personnages, les artistes plus accessibles. Le niveau de difficulté général des numéros est moins impressionnant, dans le mesure où le facteur wow-omg est moins présent tout au long du spectacle, au profit de quelques moments-clés, notamment le numéro final (sans surprise!).

Ce qu’on retient particulièrement de ce nouveau spectacle, c’est la musique composée par Anthony Gonzalez, que l’on connait mieux comme étant à la tête du groupe M83. Parfois planante, mais surtout entraînante, rythmée et bien dosée, sa musique accompagne à merveille les numéros des acrobates. Elle suffit à elle seule à susciter l’émotion et amplifie celles provoquées par l’exécution des artistes. Les percussions sont d’ailleurs très présentes et ajoutent une couche d’intensité au spectacle.

Sans trop en dévoiler, certains numéros sont particulièrement enlevant notamment ceux du parkour (course urbaine) et des anneaux/bungee durant lesquels les envolées musicales sont fortes et émouvantes. À la manière des numéros de contorsionniste qui nous font parfois grimacer d’inconfort empathique, le numéro de suspension capillaire est probablement le plus innovant, mais aussi le plus inusité. Mais c’est sans contre-dit le numéro final de BMX, dont le parc se déploie sur l’entièreté de la scène, qui en met plein la vue et qui vaut le déplacement. La complicité et le plaisir des acrobates est palpable, un fait plutôt rare au Cirque.

Note à part: il vaut probablement la peine d’investir pour de bonnes places et profiter d’une vue d’ensemble du spectacle pour réellement l’apprécier. Sors-tu.ca a fait l’expérience des places (bien nommées) en vue obstruée. Beaucoup de détails échappent à cet endroit, de même que des parties de numéros (on devine des éléments qu’on ne voit pas). Disons simplement qu’on ne vous recommande pas de sacrifier l’expérience pour sauver votre portefeuille.

En somme VOLTA porte bien son nom. La proposition est énergique, ancrée dans l’action et la quête d’adrénaline. Ce n’est pas la recherche de la perfection qui anime le déroulement des numéros, mais plutôt celle de la liberté, voire même de la rébellion. Le goût du risque plane sur les acrobaties comme sur la direction artistique du spectacle. Grâce au choix musical, le Cirque arrive peut-être à rejoindre un public plus jeune, mais prend le risque de perdre des fans de longue date au passage.

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