Wild Nothing

Wild Nothing au Théâtre Corona | Une dreampop maîtrisée

Il y a des soirs d’automne où il fait bon de se rendre dans une salle de concert, en l’occurrence ici au Théâtre Corona. Hier, Wild Nothing passait par Montréal dans le cadre de la tournée « Indigo » promouvant leur dernier album d’août dernier aux sonorités toujours aussi exquises. Le groupe américain pouvait également compter sur les locaux de Men I Trust pour offrir au public un moment de relaxation.

Évoquant Men I Trust, le groupe se fait plutôt rare ces temps sur la scène locale. Que ne fût pas alors la surprise pour certains, et le plaisir pour d’autres, de retrouver le groupe québécois sur scène ce soir-là. Malgré une dynamique scénique un brin ennuyeuse, la ravissante Emmanuelle Proulx et ses acolytes auront toutefois envoyé le public dans un voyage lunaire par leur électro pop apaisante. Le voyage se poursuivra ensuite en compagnie de Wild Nothing, groupe qui se nourrit d’une musique rêveuse puisant dans des influences variées. Le quintet américain confirmera à travers ce spectacle là que sa musique parue chez Captured Tracks depuis 2009 reste une référence dans le monde magique de la dreampop.

Wild Nothing, une rêverie continue

Pendant près d’une heure et demi, le groupe fondé à Blacksburg en Virginie aura pioché dans son répertoire pour satisfaire le Théâtre Corona qui n’était rempli qu’à hauteur du parterre. Saluant le public en français, le membre fondateur Jack Tatum ne tarde pas à s’approcher de son micro pour interpréter avec ses musiciens la fantastique Nocturne. Chanson contextuelle par ces journées raccourcies, elle aura su embarquer le public dès ses premières notes grâce aux sons réverbés qui émanent des guitares.

Parlant de large répertoire, ce sont quelques anciens titres qui se jouent dès la première partie du concert à l’image de cette belle interprétation de Golden Haze du EP du même nom (2010). La caisse claire résonne fort avec un son 80’s qui rappelle parfois même The Cure. Puis la rêverie continue à travers cet enchaînement bien mené de deux titres du dernier album Indigo. D’abord, c’est Partner in Motion et son omniprésent saxophone qui enflamme le public avant que Bend fascine le public par ses accords saisissants. Enfin, Summer Holiday, titre issu de l’album Gemini, réjouit le public lorsque sont chantés à plein poumons l’iconique refrain. Le visage de Jack Tatum s’illumine et l’homme à la casquette remerciera d’ailleurs souvent le public. 

Quand l’intensité monte d’un cran 

Dans une ambiance aussi apaisée que les sonorités de Wild Nothing surviendront toutefois trois chansons qui feront monter d’un cran l’intensité. Canyon on Fire est là pour rappeler que le groupe américain ne permet pas seulement d’accompagner les insomniaques dans un sommeil profond. Dans sa structure relativement progressive s’amène dès lors une rythmique entraînante qui débouche sur des riffs efficaces et des solos excitants. On assiste sûrement là à l’une des meilleures interprétations de ce spectacle avant que le saxophone s’invite une fois encore sur Paradise.

Le récent single Letting Go conclura ce set sous des applaudissements mérités malgré les interactions peu nombreuses de Jack Tatum envers son public. Ses musiciens et lui-même reviendront finalement, sans surprise, pour trois titres dont l’acclamée Chinatown avec ses lumières bleutées formant des motifs aux murs, avant que Shadow ne clôture définitivement cette belle heure et demi passée avec le quintet.

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