Wolves in the Throne Room

Wolves In The Throne Room à la Sala Rossa | Méditation métallique

Les loups étaient nombreux dans la salle du trône, et le public se pressait à la Sala Rossa ce dimanche soir pour admirer le phénomène WITTR, qui a envoûté ses fans dans un mur de son extrême mais cristallin.


C’est dans le cadre du festival POP Montréal (consultez d’ailleurs nos autres compte-rendus du festival) que le groupe américain de black metal ambiant était invité sur St-Laurent. Après une rapide balance de son, les trois guitaristes ont allumé les étranges lumières bleues sur leurs instruments, marquant le début d’une prestation assez hypnotisante. C’est tout ou rien avec Wolves In The Throne Room : soit leur musique ne nous accroche pas et on risque sérieusement de trouver la soirée longue et de piquer du nez comme certains bénévoles du festival, soit on embarque dans leur cérémonie comme les nombreux fidèles présents, et on peut se retrouver dans une transe assez planante et méditative.

L’un des guitaristes est aussi en charge de brûler de la sauge et enfumer la salle, prouvant qu’à l’inverse de Watain, le black metal peut parfois sentir bon. Il faut dire que les Américains sont plus proches de la nature que de Satan dans les thématiques. Et leur contraste est très intéressant, entre les passages ambiants assez calmes, les arpèges harmonisés et élargis avec les trois guitares, et les montées en puissance plus épiques et assez énormes. On remarque d’ailleurs que la batterie est mixée typiquement dans leur tendance post-black metal (ou « cascadian black metal » comme certains les décrivent), où les blast-beats sonnent légèrement en retrait pour ne pas être trop claquants, mais plutôt se fondre dans un mur de sons aux fréquences très riches et larges. Et c’est d’une efficacité remarquable. WITTR maîtrise un art assez délicat d’un genre extrême avec un son très travaillé et subtil. Leur expérience parle, et le public ne s’y trompe pas.

Et dans un style très underground, on peut remarquer la grande popularité du groupe, et peut-être d’un genre : la salle est vraiment très bien remplie ce dimanche soir, alors que par exemple la veille, l’ex-chanteur d’Iron Maiden, Blaze Bayley, n’était pas capable de remplir la petite salle du Pirahna…

Approchant les quinze ans de carrière, la meute des Wolves In The Throne Room est plus populaire que jamais, se permettant même de jouer deux soirs d’affilés à New York en affichant complet sur cette tournée en cours.

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Dark Circles

Le trio montréalais ouvrait la soirée avec fracas dans un black metal aux touches définitivement crust et punk, très noisy mais aussi sombre avec des passages plus down-tempo. Un concert court mais puissant, suffisamment varié pour apprécier leurs compositions écrasantes à souhait.

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Cloud Rat

La soirée continuait dans un deuxième chapitre beaucoup plus grindcore avec un trio du Michigan, Cloud Rat. Les musiciens aux thèmes végétaliens, anarchistes, païens et féministes radicaux (d’après leurs propres revendications) nous assènent un genre brutal et maîtrisé où le guitariste et le batteur impressionnent dans leurs passes bien maîtrisées.

Leur hurleuse en robe à fleur est trop timide pour s’avancer sur la scène et reste cloîtrée d’un bord. Un peu dommage car le feeling est bien là (et sa voix très bonne dans le genre) et elle semble possédée par la musique. Il faudra attendre le dernier morceau pour la voir s’avancer un peu,  ce qui fait tout de suite la différence niveau scénique.

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