Festival Zoofest

Zoofest 2013 | Retour sur Le Gros Bordel et Fabien Cloutier – En Laboratoire

 

Le Gros Bordel
– Théâtre improvisé –
Théâtre La Chapelle
À voir les 21, 22 et 23 juillet

Le sympathique groupe de théâtre improvisé Le P’tit Rire Jaune nous partage l’un de ses concepts préférés : une heure d’improvisation libre-forme avec l’aide d’une panoplie d’objets hétéroclites qui traînent parterre.

Photo par Pascal Leduc

Photo par Pascal Leduc

On y retrouve des poupées, des vieux vêtements, une boîte de céréales, des pailles, de la corde, un échafaud, des masques, une grande canne de Noel, ainsi qu’un Dieu-ne-sait-quoi rouge coussiné qui a fini par servir de « couche » pour sumo… Et beaucoup beaucoup plus.

Bref, les cinq complices se lancent sans filet dans des histoires sans queue ni tête dont le fil narratif se tisse à la seconde près, au gré des objets qui tombent sous la main d’untel.

Évidemment, dans le monde de la LNI, chacun des improvisateurs aurait écopé d’au moins une pénalité pour cabotinage, mais dans les circonstances, c’est assez inévitable. En 60 minutes sans thème imposé ni catégorie, il y a forcément des moments plus absurdes que d’autres.

La belle camaraderie et la vivacité d’esprit des comédiens rassemblés permettent régulièrement de venir sauver un camarade de l’impasse et de repartir à neuf avec un nouvel angle narratif.  Marie-Soleil Dion se démarque d’ailleurs comme la plus créative lorsque vient le temps de faire avancer une histoire qui s’enlise, alors que Tammy Verge brille par moments, tout en cherchant ses mots l’instant suivant.

Formule intéressante, qui donne évidemment des résultats différents à chaque représentation.

Cote : 3 / 5

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Fabien Cloutier – En Laboratoire
– Stand-up –
Théâtre La Chapelle
16, 17, 19 et 20 juillet

On présente le spectacle de Fabien Cloutier comme du stand-up « sans personnage », c’est-à-dire que Fabien Cloutier se présente sur scène comme Fabien Cloutier, et non comme le « chum à Chabot » de ses pièces de théâtre Scotstown et Cranbourne. 

Photo par Pascal Leduc

Photo par Pascal Leduc

Pourtant, le Fabien Cloutier que l’on rencontre lors de cette lecture publique (en vue d’un éventuel one-man show) est bien un personnage ironique qui multiplie les montées de lait, un peu comme un certain Jean-François Mercier le fait si bien. Sauf que Cloutier est un excellent conteur. Et visiblement, un excellent conteur, ça donne du bon stand-up. Le matériel proposé est original, imagé, bien écrit (on ne doutait pas de la plume de Cloutier).

Le show de 75 minutes est constitué en fait de 4 monologues : un premier tout à fait décapant sur Décore ta vie, puis un second, étonnant, où Fabien Cloutier crache son venin contre les gens du Saguenay-Lac-St-Jean, « la région la plus overratée au monde ».  Le troisième monologue, comique mais par moments un peu mononc’, porte sur les gais. Le quatrième, plus long, prend pour point de départ Jean Airoldi avant de déraper vers la culture orientale, de se retrouver sur le terrain glissant du féminisme et de revenir boucler la boucle avec un retour sur Décore ta vie. Coq-à-l’âne, vous avez dit ?  Disons plutôt absurde, mais l’esprit théâtral de Fabien Cloutier tient tout ça ensemble.

Puisqu’il s’agit d’une lecture publique, l’artiste semble encore prendre son lutrin (et ses feuilles) comme point d’ancrage, ce qui l’empêche pour l’instant de nous livrer une interprétation aussi physiquement accrocheuse qu’il en serait capable.  Mais l’exercice est nécessaire au développement de ce one-man show prometteur, auquel Fabien Cloutier apportera sans doute les retouches nécessaires avec le temps.

Cote : 3/5

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