Nine Inch Nails

Critique | Nine Inch Nails au Centre Bell de Montréal

Trent Reznor et sa nouvelle mouture de Nine Inch Nails étaient de retour au Centre Bell, jeudi soir. Avec des nouvelles chansons sous le bras, NIN n’a pas lésiné sur le volume et les effets visuels, ni même sur les anciens titres, au grand plaisir des 10 000 fans réunis dans l’amphithéâtre du centre-ville. Et ce, malgré quelques oublis notables, dont CloserReptileOnly et Sin…

Les fans le savent : Nine Inch Nails en met toujours plein la vue. Cette nouvelle tournée ne fait certainement pas exception. Reznor a mis le paquet et s’est équipé à la fine pointe de la technologie : les éclairages fusent de toute part, la mise en scène est soignée et les écrans, qui diffusent un mélange d’animations texturées et d’images captées live modifiées en direct, fournissent un élément visuel fort impressionnant. Signé Moment Factory, rien de moins.

Photo par Pascal Leduc.

Photo par Pascal Leduc.

Il y en avait trois, des écrans : un derrière le groupe, un autre semi-transparent devant lors de certaines chansons, et un troisième au milieu de la scène, pour d’autres moments précis, procurant ainsi une illusion de 3D par moments.

Avec tous ces éléments visuels, une sono pratiquement impeccable et des musiciens (Reznor le premier) en grande forme, la soirée aurait dû être parfaite. Mais pourtant, on a l’impression que le concert aurait été plus efficace à une durée de 75 ou 90 minutes. Le spectacle a pourtant duré deux heures, bien comptées.

 

Début convaincant

Nine Inch Nails a débuté sur les chapeaux de roue avec l’une des meilleures chansons du nouvel album, Copy of a, puis 1,000,000 et déjà, trois vieux classiques savoureusement interprétés : Terrible Lie, March of the Pigs et Piggy. Au cours de ces deux dernières, le batteur Ilan Rubin a démontré l’étendue de son savoir faire.

Tout semblait en place pour un set intense, sans temps mort. Mais hélas, ce qui suivait allait ralentir le momentum considérablement. Après All Time Low et Came Back Haunted (appuyée par un visuel tout simplement époustouflant), NIN s’est lancé dans l’interprétation de plusieurs titres électro-mous ou carrément superflus, comme Find My Way, Survivalism, Satellite et Running.  C’est à ces moments que les écrans prenaient le plus de place, comme si le groupe était conscient qu’il fallait divertir l’oeil à défaut de séduire l’ouïe (ou d’activer le bassin).

Photo par Pascal Leduc.

Photo par Pascal Leduc.

Tout comme While I’m Still Here au rappel, ces titres n’avaient pas vraiment leur place, surtout côte à côte au coeur du concert. Quand on pense aux titres omis de la grille de chansons (plusieurs d’entre eux ayant été interprétés en août lors de la présence de NIN au festival Outside Lands, à San Francisco), on se demande bien pourquoi Reznor insiste pour insérer autant de chansons récentes aussi peu attrayantes en concert.

Dans le même ordre d’idée, l’ajout de I’m Afraid of Americans au set était sans doute une bonne idée sur papier, mais en pratique, la chanson occasionnait plutôt une rupture de ton. Après tout, le duo David Bowie / Trent Reznor – qui se retrouvait sur l’album Earthling de Bowie – a toujours sonné davantage Bowie que Reznor.

En replongeant dans quelques bons vieux titres, bien choisis, juste à avant le rappel, Reznor et sa bande ont toutefois ramené le train sur les rails. Somewhat Damaged, tirée du sous-estimé The Fragile (1999), était d’ailleurs l’une des belles surprises de la soirée. Ingénieuse relecture. Certains auront aussi reconnu l’excellente Burn, originalement parue sur la trame sonore de Natural Born Killer en 1994. Un autre cadeau pour les fans de la première heure.

Évidemment, c’est avec le classique Hurt – sans doute la plus belle chanson du répertoire de NIN, et tout simplement l’une des plus belles chansons des années 1990, point à la ligne – que le concert s’est conclu, avec grâce et intensité.

Excellent par moments, le groupe n’a hélas pas pu bénéficier d’un setlist idéal pour se mettre en valeur sur toute la durée du spectacle. Rien qui puisse gâcher une soirée, mais étant donné les ressources matérielles et musicales déployées, ç’aurait pu être une soirée beaucoup plus mémorable…

 

Explosions In The Sky en première partie

La première partie était assurée par le groupe post-rock Explosions in the Sky, qui s’est bien tiré d’affaire, malgré une foule manifestement peu intéressée.

La formation texane en a vu d’autres, et maîtrise parfaitement les dynamiques relativement complexes de ses riches compositions. L’explosion finale aurait eu l’effet d’une bombe dans une plus petite salle, devant un public venu pour le voir.

Peu importe, très bonne mise en contexte pour ce qui allait suivre. Pas surprenant : Explosions in the Sky est une valeur sûre.

Photos en vrac
par Pascal Leduc

NineInchNails-Montreal-2013-15

NineInchNails-Montreal-2013-14 NineInchNails-Montreal-2013-13 NineInchNails-Montreal-2013-12 NineInchNails-Montreal-2013-11 NineInchNails-Montreal-2013-10
NineInchNails-Montreal-2013-8 NineInchNails-Montreal-2013-7 NineInchNails-Montreal-2013-6 NineInchNails-Montreal-2013-5 NineInchNails-Montreal-2013-2
NineInchNails-Montreal-2013-9

Grille de chansons

1. Copy of a
2. 1,000,000
3. Terrible Lie
4. March of the Pigs
5. Piggy
6. All Time Low
7. Disappointed
8. Came Back Haunted
9. Find My Way
10. The Frail / The Wretched
11. Survivalism
12. Satellite
13. Running
14. A Warm Place
15. Somewhat Damaged
16. Wish
17. Burn
18. The Hand That Feeds
19. Head Like A Hole

Rappel 
Echoplex
I’m Afraid of Americans
While I’m Still Here
Hurt

 

Événements à venir

Vos commentaires