Orchestre Métropolitain

L’Orchestre Métropolitain termine sa saison en beauté

La Maison Symphonique accueillait dimanche soir le dernier concert de la saison de l’Orchestre Métropolitain. Le concert a été précédé de la remise d’un Doctorat Honoris Causa de l’Université McGill à maestro Yannick Nézet-Séguin, une récompense bien méritée pour tout le travail accompli auprès de son orchestre depuis 2000. « Inspirant », l’un des mots qui revient bien souvent pour le qualifier, Yannick Nézet-Séguin l’a encore une fois été lors de ce dernier concert.

La première partie du concert s’est ouverte sur une oeuvre de Stacey Brown, commandée par l’OM, intitulée Perspectives. Elle retrace les différentes manières de contempler une oeuvre contemporaine, en l’occurrence ici, une sculpture de Michel Longtin. L’oeuvre se déploit avec une grande facilité sous les doigts des musiciens de l’OM, alternant passages explosifs et contemplatifs. Le concert ayant été donné également les deux jours précédants, on ne pourra pas parler de création mondiale, mais c’est tout comme.

Valérie Milot, harpiste et artiste en résidence de l’année à l’OM, a ensuite interprété le concerto pour harpe de Nino Rota. Accompagnée de manière très souple, on sent que le chef d’orchestre écoute sa soliste et inversement, et que les musiciens sont à l’affût des directives de leur maestro. Malgré quelques petits moments de fragilité au tout début du troisième mouvement, il nous fait plaisir de voir la joie communicative de Yannick Nézet-Séguin avec ses musiciens tous soucieux de donner le meilleur d’eux-mêmes, comme à leur habitude. Valérie Milot, de son côté, a encore une fois prouvé qu’elle était une grande musicienne dans ce concerto néo-classique.

Photo par François Goupil.

Photo par François Goupil.

La pièce de résistance du concert résidait cependant dans la première symphonie de Bruckner en Do mineur qui était enregistrée en direct pour Atma. Le cycle d’enregistrement de l’intégrale des symphonies du compositeur autrichien (il s’agit d’une première canadienne) se cloturera avec la cinquième symphonie qui sera captée live également en septembre. D’emblée on sent qu’un gros travail de fond a été fait et que l’oeuvre a longuement été mûrie tant par le chef que par ses musiciens. L’orchestre possède la pièce et a été capable de nous transporter dans une interprétation personnelle.

Ce qui est très marquant avec Mr. Nézet-Séguin, c’est qu’il a réellement réussi à donner une vraie personnalité à son orchestre qui ne se contente pas de seulement jouer ce qui est écrit sur la partition mais livre sa propre version. La puissance de l’orchestre est un régal car on sent qu’elle est très définie et extrêmement bien dosée : il ne s’agit pas d’une simple masse informe et sonore. Les thèmes se déploient à travers les timbres dessinés par les instrumentistes et à travers lesquels l’architecture de la symphonie finit par émerger. Les pupitres de vents ont été particulièrement solides et précis dans leurs attaques. On retiendra tout particulièrement les couleurs si particulières qui ont surgi au début du second mouvement ainsi qu’un scherzo maîtrisé de bout en bout : une symphonie digne des plus grands, dirigée par l’un des plus grands chefs d’orchestre actuel.

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